J'avoue que par le passé je fus vilaine
D'la magie, d'la sorcellerie j'étais la reine
Mais vous verrez qu'aujourd'hui
J'ai changé mes manies
Repentie, je me suis convertie
C'est vrai !

Et j'ai gardé dans mon sac quelques petits tours
C'est un des talents que j'ai depuis toujours
Et dernièrement, s'il vous plaît
J'ai dû l'utiliser
Pour sauver tous ces gueux, ces gens piteux
Quelle misère !

Pauvres petites âmes en peine
Souffrantes, navrantes...

L'une rêve d'une taille fine
L'autre veut charmer la fille
Qui va les aider ?
Moi bien sûr !

Mes pauvres petites âmes en peine
C'est triste, c'est vrai !

Ils viennent tous m'implorer
« Jette un sort Ursula ! »
Je les exauce
Sans compter

Parfois un ou deux clients
Ne m'ont pas payé comptant
Et il a fallu que je leur sers un peu les ouïes
Oui, bien sûr, il y eût des plaintes

Mais dans le fond je suis une Sainte
Pour ces pauvres petites âmes en peine !

[Dialogue]

Là-haut les hommes n'aiment pas trop le verbiage
Ils traitent de pies celles qui font du bavardage
Oui sur Terre, c'est évident
Les femmes se taisent, c'est bien séant

Et après tout ma chère pourquoi faut-il papoter ?
Comme si tous étaient cédés par la conversation
Un gentleman ni porte nulle attention
Il s'évertuera à plaire à la dame qui sait se taire

Ce sera le grand amour
La vie entière !

Allez, ma pauvre petite âme en peine !

Prend sur toi !
Fait ton choix !
Je suis une femme très occupée et je n'ai pas toute la journée
Ce n'est pas si cher !
Rien que ta voix !

Ma pauvre petite âme en peine !
C'est triste, mais vrai !

Tu veux tenter ton destin
Petite tu dois payer ton dû
Prend ton courage à deux mains
Signe au bas du parchemin !

Mes amours, elle est à moi maintenant !
Je vais hurler de joie !

Cette pauvre petite âme en peine !

Béluga, sévruga
Soufflez vents de la mer Caspienne !
Larengix glaucitis
Et max laryngitis
La voce est mienne !

Et à présent, chante !


Continue !
Chante !